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King's Queer - "Nous nous inspirons de quasiment toutes les formes d'art"
Amour et Révolte, tel est le slognan de King's Queer, un duo formé voilà maintenant sept ans. A travers leurs performances "punk" et sous cet alléchant slogan, Grib et Laetitia attirent un public venu d'horizons variés. Mais laissons leur nous en dire davantage sur leur démarche hors des sentiers battus.
Parlez nous un peu de vos parcours respectifs et de la genèse de King's Queer
A la base, Grib vient du cirque, du théâtre de rue et un peu plus tard du punk. Il a toujours baigné dans l'univers du spectacle vivant, de la musique. Laet en revanche a eu un parcours plus chaotique avant d'en arriver là, elle a voyagé, fait différents petits boulots alimentaires tout en chantant déjà dans un style plutôt pop/rock. Nous nous sommes rencontrés sur un spectacle où on nous a "obligé" à travailler ensemble. Assez rapidement, ça a collé entre nous et nous avons donc monté plusieurs choses avant d'en arriver un jour à King's Queer. A l'origine King's Queer était un "one shot" pour une soirée performance d'art contemporain. Mais ce one shot s'est transformé en 7 ans !
En quoi votre duo, se distingue des formations punk et punk-rock "classiques" ?
Et bien, déjà on a plutôt tendance à dire que l'on fait de la performance et pas du concert. Nous avons des mises en scène, des panneaux écrits qui surgissent, des clins d’œil à l'art contemporain comme le mouvement situ, lettriste. Ensuite, nous sommes deux et on n'est pas en formation basse/batterie/guitare habituelle. Nous intégrons des boucles électroniques. Mais notre énergie, notre façon de fonctionner, de vivre restent indéniablement punk ! Et nous en sommes fiers !
Quels thèmes, aimez et n'aimez vous pas aborder dans vos chansons et pourquoi ?
C'est compliqué de répondre comme cela mais pour nous il est impossible de gueuler sur scène des trucs pas sincères. Donc les thèmes que l'on aborde vont correspondre à notre quotidien, à ce qu'on croise dans notre vie. C'est donc difficile de ne pas toucher au politique au sens large du terme, car finalement tout est politique. Sinon, pour trouver quelque choses qu'on n'a pas encore fait : une chanson d'amour ! Haha !
Photographie de Fred Durand
Comment travaillez-vous vos textes, musiques, avec quels instruments, matériels ?
Cela dépend, parfois c'est le texte qui vient d'abord et il faut trouver le son, l'ambiance qui ira dessus. Parfois Grib se met au piano, trouve des mélodies puis il part de là pour composer le morceau sur l'ordinateur. Puis l'écrire. Et, enfin nous réalisons les arrangements ensemble, voix et instruments (trompette, clavier, mélodica, harmonica). Il n'y a pas vraiment de règle ! Pour nos derniers morceaux, du EP à venir, nous avons bénéficié d'une résidence de trois semaines à Nice où nous avon pu nous immerger totalement. C'était vraiment un plaisir et nous avons a bossé dur en studio pour les arrangements et la production.
Quelles sont, généralement, vos sources (lectures, rencontres...) d'inspiration ?
Ouh la, beaucoup de choses, par exemple notre premier album a été fait sous le signe du livre « Just Kids » de Patti Smith, un de nos derniers morceaux (« Hey Man ») a été écrit en écoutant Kat Onoma. Ensuite, nous nous inspirons de toutes les formes d'art comme la peinture, la photographie, la littérature, le cinéma. D'ailleurs, parallèlement à nos concerts/performances, nous mettons en scène des pièces sonores pour des musées ou des expos comme dernièrement « Dali fait le mur » à l'espace Dali ou « The Van Gogh Experience » au château d'Auvers-sur-Oise. Nous bossons également en live avec des projections de Pierre Terrasson.
Parlez-nous de l'album "Amours et Révoltes" (musique, textes...) sortie en 2012
Mais c'est vieux ça ! Et bien pour tout dire, l'album a été composé en deux mois, enregistré en une semaine et mixé en trois jours. Le tout avec pas mal de débrouille et de système D. En fait pour nous, chaque chanson de l'album est une histoire que l'on a mise en son, en voix. Ce disque, c'était intrinsèquement ce qu'on était au moment où on l'a écrit, il s'est nourri des quelques années passées sur la route. Musicalement, il est beaucoup plus posé que ce que nous faisons sur scène. Lorsque tu travailles en studio, tu ne retrouves pas l'énergie de la scène propre à King's Queer. C'est un autre boulot qui nous a bien déstabilisés au début, puis nous nous sommes laissés faire et cela a donné douze titres d'amours et de révoltes avec de véritables partis pris artistiques !
Photographie de Pierre Terrasson
Décrivez-nous, en quelques lignes, un concert, une performance de King's Queer
Heu, il vaudrait peut-être mieux demander cela au public non ? En tout cas, nous ce qu'on essaie de faire c'est d'y mettre le plus d'énergie possible. Que le temps d'un concert, d'une soirée, les gens aient pris un bon bol d'air dans ce monde dingue. Notre public est complètement bigarré et malgré tout l'ambiance dans la salle est toujours incroyable. Nous tentons de prouver qu'on peut, sur un instant donné, se retrouver autour de quelque chose qui nous rassemble malgré des différences évidentes, qu'elles soient de classe, de style, de genre.
Désirez-vous ajouter un mot et plus (infos pratiques, prochain disque...) ?
Yes ! C'est l'instant promotion ! Hahaha ! :-) Alors nous allons très bientôt sortir un 45 T chez Crash Disques - le label de "sieur" Marsu - avec une pochette de Kiki Picasso pas piquée des vers ! Ainsi qu'un EP toujours chez Crash. Sinon, on nous a contacté pour créer la musique d'un jeu vidéo. Nous avons également en prévision des sculptures sonores pour des musées, des bandes originales de court-métrages, enfin, le tourbillon de la vie quoi ! Le plus simple pour suivre nos infos, est de vous rendre sur notre Page Facebook
King's Queer sur Radio Campus Bruxelles : le duo se présente sur cette radio belge
Un grand merci à Grib et Laetitia pour leurs réponses à nos questions ainsi qu'aux photographes Pierre Terrasson et Fred Durand pour les photographies illustrant cet entretien avec le duo King's Queer.Site : http://www.photo-terrasson.com/
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