Originaire du Languedoc, Furaya accompagne ses paroles d'une fusion Hip Hop - Hardcore, rageuse. En quatre ans d'existence ce groupe a donné une centaine de concerts et produit le maxi six titres "Furaya". Après une écoute attentive de ce maxi, nous avons questionné Greg, le guitariste de ce combo.
Peu de lecteurs du Temps Désarticulé Webzine vous connaissent. Pourriez-vous vous présenter ?
notre groupe s'appelle Furaya, ce qui, selon notre traduction personnelle, veut dire "bande de furieux". Furaya s'est formé en 2002 à Narbonne d'où nous sommes tous originaires. Nous avons donné nos premiers concerts six mois plus tard et à l'heure actuelle nous avons une centaine de concerts à notre actif - dont les premières parties de Lofofora et de Parabellum en octobre 2005 - aussi bien dans notre région qu'à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Toulon, Cannes et bientôt à l'étranger puisque nous jouerons le 12 Mai à Milan, en Italie, au festival de Bellinzago Lombardo. Une affiche très hardcore en perspective.
Fin 2004 nous avons enregistré notre premier maxi six titres. Un maxi auto-produit et tiré à 1000 exemplaires. Nous l'avons distribué lors de nos concerts mais également au Japon où tous les exemplaires expediés ont été vendus en trois semaines seulement. Courant 2005, notre formation a évolué avec l'arrivée d'un nouveau batteur puis d'un nouveau bassiste.
Actuellement donc Furaya c'est Jeff au Chant Hip-hop, Will au chant Hardcore, Olive à la batterie, Greg à la guitare et aux chœurs, Junior à la Basse. Cette année 2006, après une période passée à composer de nouveaux morceaux, nous reprenons le chemin de la scène avec une quinzaine de dates un peu partout en France.
Parlez-nous de votre musique et des paroles de vos chansons, des sujets abordés.Nous venons d'horizons musicaux assez différents. Du métal au hip-hop en passant par le punk et le rock mais ce que nous avons en commun, c'est un goût prononcé pour la musique qui a quelque chose à dire. Aussi, la plupart de nos textes sont engagés et traitent de sujets tels que le devoir de mémoire,l'exploitation de l'Afrique ou encore du malaise actuel (ndlr : le malaise en France, après les émeutes dans les quartiers sensibles, à l'étranger du fait de la politique étrangère désastreuse du gouvernement américaine actuel.)
Même si ces thèmes ont souvent été abordés par d'autres groupes, la façon dont ils sont traités est propre à chacun. En ce qui nous concerne, nous essayons de le faire avec objectivité. Nous ne portons pas de jugements et nous ne donnons pas de leçons, juste un point de vue. Nos textes sont une sorte d'état des lieux, des faits.Si les goûts musicaux des membres de notre groupe sont opposés,l'état d'esprit est le même pour nous tous à savoir une "musique enragée sur des textes engagés" et c'est ce qui fait notre style : "Fury Hip-hop/Hardcore." Disposez-vous d'un local de répétition voire d'un petit studio d'enregistrement ? On a beaucoup galéré par le passé sur ce plan. Nous avons été obligés de changer de local deux fois. C'est vraiment très dur d'en trouver un par chez nous, cela nous a fait perdre pas mal de temps. Mais maintenant c'est bon, nous avons la chance d'avoir un endroit bien à nous où nous pouvons "mettre le bordel jusqu'à pas d'heure." C'est appréciable. Cela nous permet de travailler dans de bonnes conditions. Quelles sont les formations avec lesquelles vous vous sentez proches musicalement ? Rage against the machine, un groupe incontournable, Snot, Lofofora, Trust, Parabellum, NTM et beaucoup d'autres groupes qui ont vraiment quelque chose à dire.Où en est la scène Hardcore et Hip Hop du coté de Narbonne, votre région d'origine ? Il y a de plus en plus de groupes de fusion et de néo-métal qui se forment par chez nous et c'est très bien cela apporte du renouveau à notre scène. Il y a aussi des groupes comme Signs ou Nine Street Arago qui tournent pas mal en France. Mais le problème reste le manque de structures en ce qui concerne la musique, c'est vraiment de plus en plus galère de trouver des lieux pour organiser du concert. Cette situation nuit au développement de tous les groupes et c'est dommage.Des associations voire une radio organisent t-elles des concerts près de chez vous ? Il existe quelques associations, souvent montées par des groupes, qui se bougent. Mais le problème est toujours de trouver un lieux où se produire. A Narbonne, il n'y a aucune salle de concerts et peu de bars qui acceptent d'accueillir notre style de musique. Aussi, les concerts se font de plus en plus rares par chez nous. Mais il existe quand même quelques irréductibles comme l'association Boite de concerts ou le Label ID qui continuent à se battre pour que cela bouge.Avez-vous composé de nouveaux morceaux en vu de l'enregistrement d'un premier album ? Nous sommes en plein dedans. Nous avons déjà composé les deux tiers de l'album et avons même eu l'occasion d'enregistrer trois de ces morceaux en début d'année (ils seront bientôt téléchargeables sur notre site Internet). Nous espérons rentrer en studio avant la fin de l'année. Mais il nous faut maintenant trouver le financement.Si vous enregistrez un premier album, sera t-il auto-produit comme votre CD maxi ? Le maxi a été auto-produit par nécessité. Nous avions bien conscience qu'il était inutile d'attendre un messie alors nous nous sommes bougés en organisant un concert de soutien mais aussi en faisant quelques chantiers et en mettant de l'argent de notre poche. Au final nous avons réussi à financer entièrement ce premier maxi. Pour l'album, nous verrons ce qui se présente à nous. Nous avons déjà quelques contacts mais dans l'immédiat on a rien décidé. Une chose est sur, c'est que nous tenons à conserver un maximum de liberté et d'autonomie et pour ça l'autoproduction est idéale mais très difficile à tenir. Quoiqu'il en soit, nous continuons à bosser sur notre album qui devrait sortir au début de l'année prochaine. Affaire à suivre.Au-delà de Furaya, exercez-vous d'autres activités dans le domaine artistique ? Non. Nous consacrons toute notre énergie à Furaya.Souhaitez-vous ajouter quelques mots en guise de conclusion ? Un grand merci à toutes les associations, webzines et fanzines indépendants qui nous ont aidé et nous aident encore à faire connaitre notre musique un peu partout en France. Big respect à tous les acteurs de la scène underground qui démontrent chaque jours toute l'efficacité du Do It Yourself (ndlr : fait le toi même).
Pour en savoir plus :
En ce printemps 2018, Furaya n'existe plus depuis quelques temps. Toutefois, il encore possible de voir une interview (2008) de Greg réalisé par Ecran Local ici